Il entre à l’Ecole Blériot d’Etampes en 1910. Le 8 novembre il obtient son brevet de pilote (N°276) : à 17 ans, il est le plus jeune aviateur de France.
Les débuts des aéroplanes attisent la curiosité des foules. On organise un peu partout en France des meetings et des "journées d’aviation".
Le 18 août 1912, au-dessus des prés de Lavours, le jeune pilote exécute quelques passages et en profite pour survoler son village natal de Cressin-Rochefort.
Lors d’un meeting dans le Gers en 1912, une admiratrice écrit :
Le 8 septembre 1912 lors d’un meeting à Gray (Haute-Saône), Béard rate son décollage et termine sa course dans la foule.
Il sera hanté toute sa vie par ce drame.
Une stèle est érigée à la mémoire des victimes de l’accident : Céline Neveu, 43 ans, de Gray, Marie-Louise Neveu, 23 ans, de Gray, Paul Macheret, 43 ans, de Saulles, Marie Bouchard, 68 ans, de Vadans.
Une ovation formidable accompagne le décollage de l’avion.
A basse altitude, Béard survole la place des Terreaux, le Promenoir, l’E.P.S., son ancienne école. Après quelques passages au-dessus de 6000 curieux, il se pose au milieu de la foule enthousiaste.
En 1914, Pierre Béard est l’un des premiers à passer son brevet militaire qu’il obtient le 2 août sous le numéro 488.
Il est affecté à une escadrille saharienne de Tunis puis au front de 1915 à 1916.
Il passe successivement aux escadrilles d’Orient, de Venise et du Maroc avant d’être démobilisé en 1939 avec 2500 heures de vol.
Il se retire sur une île du Rhône près de Cressin-Rochefort.
Ses voisins le surnomment Le Roi des Iles. Il passe son temps entre la pêche et ses visiteurs. En 1940, il cache Emile Brémond, directeur du Progrès, recherché par la Gestapo.
Il est inhumé à Cressin avec tous les honneurs : le drapeau tricolore couvre son cercueil, la plupart des Vieilles Tiges* sont présentes et un avion du Progrès survole le cimetière …
Chistian Perrais